FRANCOIS-VINCENT RASPAIL

(1794-1878)

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En 1816, François-Vincent Raspail, né à Carpentras, a 22 ans. Sa mère, veuve, a confié son éducation à l'abbé Eysseric qui lui a enseigné les langues anciennes, les sciences... marquant fortement sa réflexion d'adolescent. Elève du séminaire d'Avignon, il a été, à 18 ans, un professeur de théologie si éloquent, qu'on l'a surnommé "le petit Bossuet". Mais, en 1813, son éloge de Napoléon lui a valu les foudres de la hiérarchie religieuse. Après Waterloo, la "Terreur blanche" l'a condamné à mort par contumace, car il a eu le temps de s'enfuir à Paris.

 

Désormais, François-Vincent Raspail étudie le droit, entreprend des recherches variées : il invente un microscope ; présente en 1824, des mémoires concernant la botanique ; en 1832, pour les écoles primaires un Cours d'agriculture et d'économie rurale. Il fait autorité par ses recherches sur la contagion et l'importance du parasitisme dans l'étiologie des maladies ; et sur la cellule vivante. Il exécute en 1840, une expertise sur l'arsenic, sauvant l'accusée, dans l'Affaire Lafarge. Il publie de nombreux ouvrages sur la santé des hommes, des animaux et des végétaux dont, en 1845, un Manuel annuaire de la santé ou Médecine et pharmacie domestiques contenant tous les renseignements théoriques et pratiques nécessaires pour savoir préparer et employer soi-même les médicaments, se préserver ou se guérir, qui l'amène en conflit ouvert avec Cuvier et Orfila...

 

Des conflits, le Raspail féru de politique en connaît de multiples, dans le tourbillon de ses activités. Imprégné des idées de Jean-Jacques Rousseau, il évolue "à gauche", collabore à La Minerve française, participe en 1830 aux Trois Glorieuses, refuse la Légion d'Honneur et un poste au Muséum. Il devient président de la Société des Amis du Peuple dont l'action lui vaut, en 1832, son premier emprisonnement. Il est, à peine sorti, nommé président de l'Association républicaine pour la Défense de la Liberté de la presse patriote et de la Liberté individuelle. Il crée Le Réformateur ; est condamné en 1834 à six mois de prison pour outrage à magistrat et en 1835 comme complice de l'insurrection d'avril. Il lance, en 1848, L'Ami du Peuple. Sa participation le 15 mai à la "Journée pour la Pologne" le mène de nouveau en prison, l'empêchant de siéger à l'Assemblée où il vient d'être élu : Détenu préventivement à Vincennes, il écrit La Lunette du donjon de Vincennes, almanach démocratique et socialiste de l'Assemblée du Peuple pour 1849. Candidat socialiste en décembre 1848, à la présidence de la République, il n'obtient, malgré son immense popularité, que très peu de voix.

 

Banni en 1849, il s'exile en Belgique, ne rentre qu'en 1863. Il publie désormais chaque année une nouvelle édition du Manuel de la santé et du Fermier vétérinaire paru en 1854 ; se prononce en 1870 pour "le non" ; est de nouveau condamné en 1874 pour la commémoration de la mort de Delescluze, à une peine de prison qu'il purge malgré ses 80 ans !

 

Il meurt le 7 janvier 1878, à Arcueil. Le cortège funèbre qui le mène au Père Lachaise, est l'occasion d'une importante manifestation. Il repose sous la "Cellule du Révolutionnaire de 48", splendide tombeau conçu par le sculpteur Etex.

Jeanine Rivais.

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