de MAX ALHAU
**********
Le recueil de Max Alhau, plus que de poèmes, est une suite de méditations poétiques sur Le temps des jardins ; une série d'" étranges impressions " au cours desquelles il emmène le lecteur de son adolescence, dans " sa chambre de bonne, au dernier étage, (où) le jeune homme apercevait un carré d'herbe tache verdoyante inaccessible " ; à l'âge mûr où il parcourt les jardins de Paris, ceux lointains de la Guadeloupe, plus lointains encore avec leurs plantes flamboyantes Un parcours magnifique et émouvant au long d' " un cortège immobile de roses aux teintes multiples " ; d'une allée centrale à " considérer avec respect " ; d'un " jardin humble, sans ornements " ; d'un autre en miniature " orné par des marronniers " "céleste, figure de l'âme, image de la mère de Jésus " Jardins anonymes, nouveaux comme celui, médiéval du Musée de Cluny, célébrissimes comme le Luxembourg où, de buste en buste de poètes, le visiteur retrouve Baudelaire écrivant : " Car c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage/ Que nous puissions donner de notre dignité/ Que cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge/ Et vient mourir au bord de votre éternité " Jardins imaginaires, rêvés, oubliés, absents jusqu'à celui, virtuel, d'une amie du poète qui " apparaît sur l'écran, lorsque s'allume l'ordinateur "
Un cheminement souvent empreint de nostalgie (comment ne pas être nostalgique en foulant aux pieds ces herbes folles, ces parterres savants, à peine quitté le béton des cités ?) ; d'autant que Max Alhau semble avoir choisi l'automne pour se promener dans " ses " jardins. Sans doute parce que son imagination veut " déporter son regard au plus vif de leur splendeur ", et que son cur y voit " en cet automne, le calque de celui qui le regard, inquiet, derrière la fenêtre close "
Jeanine Rivais.
Max ALHAU, LE TEMPS DES JARDINS, Editions Alain-Lucien Benoît, 912 Chemin de Bel-Air, 30650 ROCHEFORT DU GARD.