LE TEMPS DES JARDINS

de MAX ALHAU

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Le recueil de Max Alhau, plus que de poèmes, est une suite de méditations poétiques sur Le temps des jardins ; une série d'" étranges impressions " au cours desquelles il emmène le lecteur de son adolescence, dans " sa chambre de bonne, au dernier étage, (où) le jeune homme apercevait un carré d'herbe… tache verdoyante…inaccessible " ; à l'âge mûr où il parcourt les jardins de Paris, ceux lointains de la Guadeloupe, plus lointains encore avec leurs plantes flamboyantes… Un parcours magnifique et émouvant au long d' " un cortège immobile de roses aux teintes multiples " ; d'une allée centrale à " considérer avec respect " ; d'un " jardin humble, sans ornements " ; d'un autre en miniature " orné par des marronniers "… "céleste, figure de l'âme, image de la mère de Jésus "… Jardins anonymes, nouveaux comme celui, médiéval du Musée de Cluny, célébrissimes comme le Luxembourg où, de buste en buste de poètes, le visiteur retrouve Baudelaire écrivant : " Car c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage/ Que nous puissions donner de notre dignité/ Que cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge/ Et vient mourir au bord de votre éternité "… Jardins imaginaires, rêvés, oubliés, absents… jusqu'à celui, virtuel, d'une amie du poète qui " apparaît sur l'écran, lorsque s'allume l'ordinateur "

Un cheminement souvent empreint de nostalgie (comment ne pas être nostalgique en foulant aux pieds ces herbes folles, ces parterres savants, à peine quitté le béton des cités ?) ; d'autant que Max Alhau semble avoir choisi l'automne pour se promener dans " ses " jardins. Sans doute parce que son imagination veut " déporter son regard au plus vif de leur splendeur ", et que son cœur y voit " en cet automne, le calque de celui qui le regard, inquiet, derrière la fenêtre close "

Jeanine Rivais.

Max ALHAU, LE TEMPS DES JARDINS, Editions Alain-Lucien Benoît, 912 Chemin de Bel-Air, 30650 ROCHEFORT DU GARD.

 

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