GRAND BAZ'ART À BEZU :
NAISSANCE D'UN NOUVEL ESPACE " SINGULIER ".
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Depuis près d'un siècle, le mot " Art brut " court la campagne, né de l'imaginaire de Jean Dubuffet et issu de l'Art asilaire ! Derrière lui, galopent depuis plusieurs décennies, l'Art hors les normes, l'Art singulier, l'Art immédiat, les Friches de l'Art, la Création franche, l'Art médiumnique... Bien d'autres... au gré de l'imaginaire de ceux qui ont pris en mains les destinées de ces créations marginales. Des milliers d'oeuvres sont ainsi sorties des asiles, ont migré des plus petits villages, des plus humbles jardins, des plus hermétiques prisons... se sont échappées des mains, des cerveaux et surtout des coeurs de gens pour la plupart autodidactes. Toujours, leur imaginaire puissant, le besoin viscéral pour leurs auteurs d'atténuer leur mal être et de pallier la médiocrité de leur existence, ont donné naissance à des productions fictionnelles débordantes de vie et de couleurs ! Le rayonnement, la sérénité ou le tourment dégagés par ces Singuliers de l'Art, ont suscité des intérêts, voire de franches vocations : De sorte qu'à leur usage, se sont créés des fanzines, des revues, des musées Et un jour, des festivals ont joué les rassembleurs. Non plus d'oeuvres appartenant au passé, mais d'aujourd'hui, aussi vivantes et lourdement psychologiques que leurs aînées. Le premier à Roquevaire, par la volonté de Danielle Jacqui Celle qui peint ; puis est né celui de Louis Chabaud à Praz-sur Arly ; celui de Marthe Pellegrino, à Banne, qui ne sait plus jusqu'où ouvrir ses lieux pour accueillir toutes les demandes ; enfin, Courants d'Arts à Miermaigne.
Et voilà qu'au printemps 2009, un autre se dessine à l'horizon, sous la houlette de Jean-Luc Bourdila. Affirmant par le choix de son nom "Grand Baz'Art à Bézu" sa volonté d'être simple, festif, populaire, hors de toute connotation austère, de toute façon traditionnelle de montrer les artistes et surtout leurs oeuvres. Sans la prétention, bien sûr de révolutionner le monde artistique. Avec, au contraire, la modestie de profiter des angoisses, des efforts vécus par ses prédécesseurs. Désireux d'établir un raccourci qui partira de l'Art brut, passera par les variantes évoquées plus haut, s'aventurera dans l'Art outsider et le Folk Art, vagabondera jusqu'aux limites difficiles à jalonner, de l'Art dit " contemporain ". A l'heure où le marché est la première motivation de la démarche officielle ; où la mondialisation uniformise des milliers de productions cérébrales, l'enjeu sera de réunir des artistes authentiquement SINGULIERS. Pour le plaisir de rappeler, qu'insouciants des définitions et des exigences d'un code, ils savent être tous semblables dans un même esprit, mais protéiformes dans une mouvance porteuse de tant de richesses inattendues, de psychologie, de poésie, d'inventivité qu'ils s'imposent malgré leur marginalisation, en une esthétique et une universalité dont l'évidence accompagne le nouveau millénaire ! Constituer, en somme, par sa résolution d'être dans la continuité et la différence, un joyeux bazar à Bézu. Confirmer que sous sa volonté ludique et bon enfant, cette manifestation pourrait tout aussi bien s'intituler très sérieusement " Festival d'Art singulier contemporain " !
Bonne chance à ce nouveau venu !
Jeanine Rivais.
A l'arrivée d'Yvon Taillandier , invité d'honneur du festival, et de son épouse, les artistes leur firent une haie de bienvenue,
et Jean-Luc Bourdila, organisateur des festivités vint acueillir le couple.